Malgré les risques géopolitiques, les entreprises exportatrices restent optimistes

Par Françoise Huang, Économiste senior pour l’Asie et le commerce mondial chez Allianz Trade

 

De la pandémie de Covid-19 à l’invasion de l’Ukraine en passant par le regain de tensions au Moyen-Orient, les crises se succèdent et créent un environnement incertain pour les exportateurs. Entre 2024 et 2025, la croissance du PIB mondial devrait être inférieure à 3%. Dans ce contexte, quelles peuvent être les conséquences pour les entreprises ? C’est ce que nous avons demandé à plus de 3 000 exportateurs d’Europe, de Chine et des Etats-Unis dans la dernière édition de notre Allianz Trade Global Survey 2024.

 

Les entreprises exportatrices sous-estiment-elles une fois de plus les risques à venir ?

L’année 2024 devrait certes marquer la fin de la récession du commerce international, mais les entreprises sont-elles, comme en 2023, trop optimistes ? En effet, de 70% en 2023, c’est aujourd’hui 82 % des entreprises qui déclarent qu’elles s’attendent à ce que leur chiffre d’affaires à l’export augmente en 2024, en particulier dans les secteurs liés à la consommation tels que le commerce de détail, l’équipement ménager, l’informatique et les télécommunications. En fait, près de 40 % des entreprises s’attendent à un rebond de plus de +5 % de leur chiffre d’affaires à l’export en 2024 (+18 points par rapport à 2023), lié à une accélération de la demande mondiale.

Cependant, dans ce contexte de perturbations commerciales et d’incertitude géopolitique, la vigilance est de mise. Le risque de non-paiement reste important ; 40 % des entreprises interrogées s’attendent à l’augmentation des impayés en 2024, ce qui concorde avec notre prévision d’une recrudescence des défaillances d’entreprises de +9 % cette année.

 

Les délocalisations comme conséquences aux préoccupations géopolitiques croissantes ?

Interrogées sur les trois principaux risques qui menacent le plus leurs sites de production et leurs chaînes d’approvisionnement à l’étranger, les entreprises choisissent le plus souvent des problématiques liées à la structure des chaînes d’approvisionnement, telles que la complexité, la concentration ou la concurrence. Viennent ensuite les risques liés à la géopolitique, à la politique et au protectionnisme, suivis des risques liés à l’ESG.

Les exportateurs français sont alignés : près d’un tiers voit les risques logistiques comme étant la principale entrave à leur succès à l’export cette année. De plus, les différentes tensions géopolitiques affectent les entreprises françaises dans leurs ambitions d’exportations.

Au global, 53 % des entreprises interrogées déclarent envisager de délocaliser certaines parties de leur chaîne de production et d’approvisionnement en raison de l’augmentation des risques géopolitiques. Mais elles sont au final moins nombreuses à prendre des mesures concrètes dans ce sens : la délocalisation des sites de production ne figure pas parmi les trois premières actions sur 10 proposées pour atténuer les perturbations de la chaîne d’approvisionnement.

 

Le développement durable gagne du terrain, mais la course est loin d’être terminée

Les chaînes d’approvisionnement sont au cœur du développement durable et les entreprises en prennent de plus en plus conscience. Pourtant, les progrès en matière d’objectifs climatiques sont encore limités. Moins de 30% des répondants croient fermement que leur entreprise a mis en œuvre des actions ESG qui ont des conséquences significatives sur leurs activités.

Sur une note plus positive, 76 % des répondants déclarent que leur entreprise dispose d’un plan clair pour abandonner les énergies fossiles, quelle que soit la fluctuation des prix. Les entreprises se concentrent désormais sur des initiatives structurelles plutôt que sur des actions à court terme. Mais le chemin est encore long : près de deux entreprises sur trois prévoient de réduire leurs émissions de seulement 1 à 5 % au cours des 12 prochains mois, ce qui est loin d’être suffisant pour atteindre les objectifs net-zéro d’ici 2050.

 

Allianz Trade en bref :

Allianz Trade est le leader mondial de l’assurance-crédit et un expert reconnu dans les domaines de la caution, du recouvrement, du financement structuré et du risque politique. Notre réseau international de collecte et d’analyse d’informations nous permet de suivre l’évolution quotidienne de la santé financière de plus de 83 millions d’entreprises. Nous donnons aux entreprises la confiance nécessaire pour développer leurs échanges commerciaux sans s’exposer au risque d’impayés. Nous indemnisons votre entreprise en cas d’incident de paiement, mais nous vous aidons d’abord à éviter les impayés. Dès lors que nous délivrons une assurance-crédit ou une autre solution financière, notre priorité est la protection prédictive. Mais si l’imprévu se matérialise, notre notation de crédit AA et notre appartenance au Groupe Allianz attestent de notre solidité financière et signifient que nous sommes en capacité de vous aider à préserver votre entreprise.

Basé à Paris, Allianz Trade est présent dans plus de 50 pays avec 5 700 employés. En 2023, notre chiffre d’affaires consolidé a atteint 3,7 milliards d’euros, et nous garantissions 1 131 milliards d’euros de transactions commerciales dans le monde.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur allianz-trade.fr

Biographie

Françoise Huang
Économiste senior pour l’Asie et le commerce mondial chez Allianz Trade

https://www.allianz-trade.fr/

Françoise est économiste senior pour l’Asie-Pacifique chez Allianz Trade. Elle est responsable de la recherche macroéconomique et l’analyse des risques pays de la région Asie-Pacifique, ainsi que la recherche sur le commerce mondial. Avant Allianz Trade, elle était économiste en charge de la Chine et des marchés émergents chez BNP Paribas Exane à Londres. Françoise est diplômée de l’ENSAE Paris avec le titre d’Économiste Statisticienne, spécialisée en prévision économique et politiques publiques. Elle a également étudié à l’École d’Économie de Paris.